Consommateurs, industriels, politiques... L'association HOP pour Halte à l'Obsolescence Programmée, milite à tous les échelons de la société pour promouvoir une production et une consommation soutenables. Un modèle économique viable à portée de main, à condition de repenser les modes de conception et de production, de permettre et d'encourager la réparation des objets, de développer le marché de l'occasion et de revoir, enfin, nos habitudes de consommation.
Retour sur la naissance d’HOP
Spécialistes de l’économie circulaire, sociale et solidaire, Laëtitia Vasseur et Samuel Sauvage saisissent l’occasion de l’inscription, en 2015, du délit d’obsolescence programmée dans la loi, pour mobiliser l’opinion sur le sujet. Ils cofondent l’association HOP pour Halte à l’Obsolescence Programmée, dont ils sont Déléguée Générale et Président. Leur but : faire connaître cette loi, sensibiliser le public à une consommation responsable et engagée, mais aussi influencer les pratiques des fabricants, en promouvant la conception durable des objets.
HOP poursuit une ambition environnementale et sociale, qui s’inscrit dans le contexte actuel d’urgence écologique. Pour l’association, il n’est plus acceptable que les industriels conçoivent des produits peu réparables, et à la durée de vie volontairement limitée. En incitant au remplacement permanent des biens, ce modèle économique stimule dangereusement la surconsommation. Il pèse également sur l’environnement, en produisant quantité de déchets, mais aussi en nécessitant l’extraction sans fin de matières premières pour la fabrication des biens de consommation. HOP défend à l’inverse une approche durable et circulaire, dès l’éco-conception des objets et jusqu’au recyclage final des matériaux, en passant par leur réparation et leur réemploi à privilégier autant que possible.
HOP à la loupe
À travers sa plateforme en ligne « Produits Durables », HOP accompagne et sensibilise les consommateurs, en leur permettant de trouver et de signaler les produits les plus fiables du marché. Un système de notation, par les consommateurs eux-mêmes et par des réparateurs professionnels, permet d’évaluer la durabilité des produits électroménagers, des appareils électroniques, des véhicules ou des articles textiles, et de repérer les bons élèves parmi les marques ou les modèles existants. Véritable outil d’aide à l’achat, le site guide aussi les consommateurs dans l’entretien et la réparation de leur matériel et les aiguille sur les bons comportements à adopter en fin de vie d’un produit.
L’association organise et participe également à des événements publics, donne des conférences et propose des ateliers auprès des publics scolaires. En parallèle et pour accroître la portée de son action, l’association a rédigé 50 propositions à l’intention des élus en charge des politiques publiques, condensé de mesures en faveur d’une production et d’une consommation durables.
HOP n’hésite pas non plus à combattre sur le terrain juridique, avec plusieurs plaintes déposées contre des industriels suite à des enquêtes et rapports menés par l’association ayant démontré des pratiques d’obsolescence programmée. Car pour elle, la bataille de la consommation durable ne peut se gagner sans une prise de conscience de la part des fabricants. C’est pourquoi HOP a créé un « Club de la Durabilité », pour les entreprises désireuses d’échanger sur leurs pratiques et de mener une réflexion sur la manière de réduire leur impact écologique et économique.
Dans le contexte de l’émergence des objets connectés dans le quotidien des citoyens, l’association dénonce enfin l’obsolescence liée aux logiciels et appelle à un « numérique responsable », pointant notamment le quasi-monopole des grandes firmes internationales.
Selon HOP, « allonger de 50 % la durée de vie des équipements informatiques et de télécommunication, des meubles, du textile et de l’électroménager, permettrait d’économiser 77 millions de tonnes de CO2 par an ». Un objectif que l’association entend bien atteindre en poursuivant son action.