Une machine autonome, alimentée par panneaux solaires et qui fonctionne comme un aspirateur à déchets… le GENESEAS, c’est son nom, a été mis au point par trois rugbymen amoureux de la nature. Il est conçu pour nettoyer les plans d’eaux, lacs, rivières et bords de mer en captant les polluants présents à la surface de l’eau avant qu’ils ne coulent ou se désagrègent.
Retour sur la naissance de GENESEAS
Alan D’Alfonso Peral, en plus d’être un ancien rugbyman, est un navigateur et plongeur qui a, au cours de ses sorties en mer, pu constater à quel point la grande bleue était polluée. « Au moins 10 % de la production totale de plastiques finit dans les océans. Les rivières, lacs et bases de loisirs ne sont pas épargnés », plaide-t-il. Lassé de ramasser toujours plus de déchets lors de ses excursions, il choisit, avec ses amis Julien Le Moine et Marc Reeb, de s’attaquer de manière globale au problème.
Pour sensibiliser, éduquer, mais aussi proposer une solution concrète de nettoyage, les trois sportifs fondent ensemble l’association RECYCLAMER en 2016. « Dans l’attente d’une réelle évolution des comportements, j’ai décidé de créer un prototype capable de solutionner ce problème de contamination des eaux », poursuit Alan. Ainsi, durant huit mois et avec seulement 3 000 euros de matériel, il met au point un modèle innovant d’« aspirateur à déchets ».
GENESEAS à la loupe
Le GENESEAS, c’est son nom, est un nettoyeur flottant qui collecte les déchets solides et liquides à la surface de l’eau. Il n’a pas vocation à nettoyer les fonds marins, mais s’attache plutôt à solutionner la pollution qui stagne en surface. « Les macro-déchets arrivés par la mer, les rivières ou jetés dans le port, s’accumulent dans les zones de remous, sous les pontons », explique l’association.
Imaginé et prototypé avec l’aide technique de deux Italiens, l’ingénieur Alejandro Scaglia et le designer industriel Francisco Corvi, le GENESEAS permet donc d’assainir les eaux des communes disposant d’une zone portuaire ou d’un espace aquatique pollués par l’activité humaine. Il se substitue à une collecte manuelle longue et difficile en l’améliorant, avec de plus grandes quantités récupérées, mais aussi en permettant la récolte des éléments les plus petits : billes de polystyrène, mégots de cigarettes…
Autonome, il est équipé d’une combinaison de deux panneaux solaires et de deux batteries. Il peut ainsi être mis en service 24h/24. Composé de filtres et d’une turbine, il se déplace sur l’eau et fonctionne seul, l’équipe se contentant de vider le réceptacle à déchets tous les trois jours. L’utilisation de l’énergie solaire pour aspirer les déchets présente un réel avantage écologique par rapport aux techniques existantes : le GENESEAS est « propre », ne rejette pas de CO2 et ne nécessite que peu de moyens humains.
À terme, le GENESEAS, en constante amélioration, pourra capter et écumer tous les résidus flottants, solides ou liquides. Y compris les nappes d’hydrocarbures. « Dans un port, la moindre fuite de carburant peut se transformer en une nappe d’irisation : un litre d’huile donne une nappe de plus de 5 000 m² », rappelle Alan. En attendant, à chacune de ses sorties, l’engin ne manque pas d’intriguer ceux qui assistent aux démonstrations organisées par l’association. Il contribue alors à une prise de conscience et pourrait, espèrent ses fondateurs, susciter chez les curieux le désir d’adopter de nouveaux comportements plus écologiques.
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GENESEAS
Depuis 2016
87200 Saint-Junien